Le marché de l’édition de livres à l’ère du numérique connaît-il lui aussi une véritable révolution ? Ou comme on le constate jour après jour, la version traditionnelle du livre et les versions numériques sont elles en conflit ou viennent elles simplement se compléter ?. Ce qui est sur, c’est que les maisons d’éditions sont en train de s’adapter à ce nouveau moyen de vente. Voyons plus en détails les bouleversements en cours et à venir.
Si la part du numérique reste faible dans un marché global de l’édition en France avec 7,6% de part de marché, on peut constater des comportements bien différents. Le chiffre d’affaire global de l’édition est en baisse de 1,9% à 2,654 milliards d’euros en 2017 tandis que dans même temps le chiffre d’affaire de l’édition numérique est en progression de 9,8% à 221 millions d’euros pour une progression du volume des ventes dans le même temps de 11,2%.
Autre particularité du secteur « numérique » les ventes de livre en téléchargements et en streaming représente 48% des achats à 97.335 million d’euros de chiffres d’affaires. La répartition des ventes numérique se divise en 4 catégories éditoriales distinctes :
- les ebooks universitaire et professionnels pour 75%,
- la littérature avec 13%,
- le grands public (hors littératures ) avec 8% et
- enfin la partie scolaire qui est de 4%.
Le livre traditionnel en danger ?
Premier constat, la part du grand public et de la littérature reste très faible avec 8% et 13% du numérique mais seulement 1,41% et 4,22% des ventes totales. La bascule n’est donc pas faites même si le mouvement est en cours.
Autre aspect, les lecteurs reste plutôt conservateurs, c’est à dire qu’ils préfèrent le livre dit « traditionnel » car celui-ci représentant une valeur émotionnelle et une forme de transmission ou d’un lègue familial. Et les plus pro numérique, le sont ,comme nous l’avons vu précédemment plus dans le cadre professionnel que privé.
Donc pour l’instant c’est un grand oui pour la conservation du livre papier et comme beaucoup je fais partie pour ma part de la première catégorie de personnes, et quoi de plus intense que de tenir un livres dans ses mains de pouvoir humer son odeur comme si vous étiez dans une bibliothèque avec une panoplie de vieux ouvrages ou recueils.
L’avenir des bibliothèques et autres médiathèque
Dans les territoires de proximité, les bibliothèques et médiathèques sont au cœur l’accès au livre pour notamment les enfants. Même si ces deux structure sont peu ou pas concerné par les ventes de livre, elle représente une part non négligeable de l’accès et de la diffusion aux livres.
Elles ont commencé leur adaptation pour intégrer le mouvement de numérisation des contenus. Pour cela elles devront avoir recours à l’achat de tablettes numérique et ou encore liseuses tel que KINDEL, qu’elles pourront comme à leurs habitude proposer à la location à court et moyen terme. Pourquoi pas aussi proposer des accès gratuit aux livres numérisées comme le font les « Cyber-cafés » qui proposent la connexion gratuite à internet.
D’ailleurs, la BNF met à disposition une bibliothèque numérique accessible soit depuis la bibliothèque François Mitterrand, soit sur le web directement via intranet sur la plateforme GALLICA. Pour certains experts du livre confirment que les bibliothèques et les médiathèques seraient déjà en pleine mutation comme celles se situant en Belgique qui proposent de louer des liseuses ou de mieux encore de pouvoir s’allouer des services de stockage sur ebooks (1).
Comme nous pouvons le voir, les médiathèques et les bibliothèques tentent elles aussi de s’adapter au virage que le numérique nous impose. D’ailleurs on constate que beaucoup d’entre-elles ont décidé de numériser leurs contenus en développant des accès intranet à leurs bibliothèques numériques, de plus les médiathèques proposent plus que de simple livres mais des DVD, des livres audio, podcasts etc…
Mais encore une fois, bibliothèques et médiathèques resteront aussi, et encore longtemps un lieu de vie et de rencontre, comme on peut le voir tous les jours avec les classes d’enfants venant y jouer et apprendre.
L’avenir des écrivains à l’ère du numérique
Pour les écrivains le numérique est une chance inouï car, cela leurs permets et leurs permettras de se faire connaître sans passer par le classique chemin des maisons d’édition, par exemple on peut aujourd’hui très bien écrire un livre, choisir soi-même l’imprimeur numérique ainsi que sa mise en page et le publier directement soit sur Amazon ou sur ebooks. Et pour s’auto éditer, les jeunes pouces du clavier peuvent aussi dès aujourd’hui utiliser des produit du marché tel que passer par le site KDP avec KINDEL DIRECT PUBLISHING.
En revanche la valeur ajouté qualitative de l’éditeur n’est pas présente et un certain nombre de publications sont mal rédigées et truffés de fautes d’orthographe. Mais pour les écrivains, cela reste un vrai tremplin pour les maisons d’éditions qui sont en quête de jeunes auteurs, leur tâche est facilitée par simplification des accès aux livres numériques mais aussi la facilité de réimpression. D’ailleurs, aujourd’hui 1 479 éditeurs propose un catalogue numérique pour plus de 280000 à la ventes.
L’avenir risqué des éditeurs (3)
Les maisons d’éditions ne sont pas en reste dans la mutation du numérique, mais moins peut être par la technologie elle-même que par l’arrivée des géants du web tel que Amazon et des auto éditeurs de l’autre. On comptabilise plus de 100.000 auteurs depuis 2013.
On dénombre pas moins de 240 petites maisons d’éditions à avoir fermé dans les années 2000, car comme l’explique François Rouet, la fabrication de livres n’en demeurent pas moins fragiles tant aussi bien en matière de marketing et coup de production, car le domaine de l’écriture et donc de l’éditions ne reste que de l’industrie de contenue et à l’ère du numérique elle est plus que jamais dense donc la concurrence est rude et pour survivre les maisons d’édition devront certainement revoir leur modèle, augmenter leurs services pour rester en vie face l’autonomisation de l’édition.
Par contre auto éditions et maisons d’édition peuvent s’associer pour une réussite commune. C’est le cas de plusieurs auto éditeurs qui ont connu le succès via le net avant d’être repéré par un éditeur. C’est le cas de « Cinquante Nuances de Grey » par E.L. James, de « les gens heureux lisent et boivent du café » de A.Martin-Lugand ou de « Poussée mémé dans les orties » d’Aurélie Lafond.
Conclusion
La principale disruption de ce secteur est certainement de permettre à tout un chacun de produire et de réaliser sa propre œuvre littéraire et de la distribuer. Plus de 100 000 auteurs aujourd’hui, c’est une véritable chance aussi pour les maisons d’édition qui, à l’instar des maisons de disque, profites de l’internet et des réseaux sociaux pour sélectionner les meilleurs auteurs sans supporter l’investissement du lancement d’un nouvel écrivain. Et l’avenir est certainement dans la complémentarité des deux monde, classique et numérique pour maintenir ventes et chiffres d’affaire.
Clémence de Lambert
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(2) https://lesoufflenumerique.com/2013/03/05/publier-un-livre-sur-amazon
(3) https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2013-2-page-95.htm
(4) https://www.20minutes.fr/livres/1984067-20170110-pourquoi-numerique-fait-fermer-bibliotheques
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