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« Tour de France 2018 » : A qui profite le business ?

Comme chaque année, le Tour de France sera à l’affiche pendant un peu plus de trois semaines. Après une édition 2017 qui s’était élancée en Allemagne, la mythique course cycliste démarrera cette fois ci de Vendée. Cette édition se déroulera quasiment exclusivement en France puisque seul un petit passage de quelques kilomètres en Espagne sera au programme.

Dans un contexte d’extrême tension autour du cas Christopher Froome (finalement blanchi pour son contrôle antidopage anormal), nous vous proposons de revenir sur les différents enjeux business autour de la course.

 

Les enjeux sportifs

Avec la confirmation de la participation de Christopher Froome, le britannique sera forcément le grand favori pour rallier Paris avec le maillot jaune. Cependant, au vu du climat dans lequel il devra courir cette année et de sa victoire éprouvante sur le Tour d’Italie, le quadruple vainqueur devra se méfier d’un certain nombre d’adversaires.

Parmi eux, on retrouvera bien évidemment le français Romain Bardet qui reste sur deux podiums lors deux dernières éditions, ainsi que les colombiens Nairo Quitana et Rigoberto Uran. Il faudra aussi compter avec les anciens lieutenants de Christopher Froome : Mikel Landa et Richie Porte. Derrière ces principaux favoris, on suivra avec attention les performances de Tom Dumoulin, Geraint Thomas, Vincenzo Nibali, Daniel Martin, Primoz Roglic, Adam Yates ou encore Alejandro Valverde.

Chez les sprinteurs, le plateau sera particulièrement riche pour cette édition. Si Peter Sagan fait office de grand favori pour le maillot vert, les sprints massifs devraient se jouer entre plusieurs spécialistes : Fernando Gaviria, Arnaud Démare, Dylan Groenewegen, Michael Matthews, Marcel Kittel, Mark Cavendish, Andre Greipel, Nacer Bouhanni et Alexander Kristoff.

Portée de l’événement et Enjeux financiers

Organisé une nouvelle fois par ASO (Amaury Sport Organisation), Le Tour de France devrait générer entre 130 et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ceci s’explique principalement par le fait que le Tour est un des événements sportifs les plus populaires au monde. Preuve en est, plus de 190 pays ont l’habitude de diffuser le Tour chaque année. Cette portée planétaire permet de comprendre que le Tour génère plus de 50% de ses recettes par les droits TV. En France, avec une diffusion assurée par une chaîne publique (France Télévisions) la course bénéficie d’une couverture exceptionnelle. Cette situation devrait perdurer encore un moment puisque les droits ont été acquis par France Télévisions jusqu’en 2025. La chaîne payante Eurosport bénéficie également des droits du Tour de France jusqu’en 2020.

Au-delà des droits TV, le Tour est relayé de manière quotidienne par la presse. Historiquement, c’est d’ailleurs le journal « L’Auto » qui a lancé la course en 1903 pour booster ses propres ventes. C’est ensuite le journal « L’Equipe » qui prendra la suite en 1946 et qui ne cessera d’alimenter la lecture des passionnés de sport. Il est d’ailleurs intéressant ici de faire le parallèle avec le Giro qui a lui aussi été créé par un journal en 1909, « La Gazzetta dello Sport ». La presse écrite est donc absolument clé dans l’histoire des grandes courses de vélo et on ne s’étonnera pas de voir que l’organisateur de la course ASO et le journal « L’Equipe » appartiennent tous les deux au Groupe Amaury.

La société organisatrice récupère également une part non négligeable de chiffre d’affaires par le biais des villes qui accueillent un départ ou une arrivée. En effet, elles sont prêtes à dépenser une petite fortune pour s’adjuger la présence de la course : environ 70 000€ pour un départ et 110 000€ pour une arrivée. Si les montants peuvent paraître à première vue importants, il faut savoir qu’une ville va plus que rentabiliser sa dépense initiale. D’une part, les complexes hôteliers se retrouvent remplis sur plusieurs jours et d’autre part, la diffusion planétaire permet de valoriser le patrimoine et les paysages des villes traversées.

Enfin, difficile de ne pas parler du sponsoring comme un levier important des recettes du Tour de France. On retrouve bien évidemment les sponsors officiels de la course mais aussi tous ceux qui souhaitent faire partie de la célèbre « Caravane du tour ». Avec une foule impressionnante tout au long du parcours, les sponsors de la caravane peuvent en effet valoriser leur image de marque en distribuant des milliers de goodies.

Le Social Media des participants

Petite surprise dans le classement des coureurs les plus influents du peloton. En effet, on ne retrouve pas uniquement les potentiels vainqueurs du Tour puisque quatre sprinteurs figurent dans les huit.

En tête du classement, on retrouve le fantasque coureur slovaque Peter Sagan avec plus de 3 millions de followers. Le podium est complété par Nairo Quintana et Mark Cavendish. Derrière ces hommes, Rigoberto Uran pointe à la 4ème place, ce qui montre qu’avec deux représentants en haut du classement, les colombiens sont de véritables stars dans leur pays. Christopher Froome se positionne lui en 5ème position. A noter que le coureur britannique ne possède pas de page Facebook, ce qui le fait reculer de plusieurs positions.

On constate que les français ne font pas partie des coureurs les plus suivis. Le Tour sera l’occasion pour ceux ayant déjà un petit capital de followers (Romain Bardet, Arnaud Démare, Warren Barguil, Julian Alaphilippe …) de se montrer le plus possible pour grimper dans le classement.

Les autres infos … plus ou moins utiles* !

  • Cette année, 176 coureurs répartis dans 22 équipes seront sur le pont pour tenter d’effectuer les 21 étapes. C’est moins que l’année précédente (198) puisque chaque équipe ne disposera que de 8 coureurs contrairement à 9 les années passées.
  • Le grand vainqueur du Tour de France qui aura la chance de porter le maillot jaune à Paris gagnera la somme de 500 000€. Le deuxième empochera 200 000€ et le troisième 100 000€.
  • Chaque vainqueur d’étape remportera la somme de 11 000€. Le suivant devra se contenter de la moitié, 5 500€.
  • Les autres maillots du Tour de France ne rapportent pas aussi gros que le maillot jaune. Cependant, ils repartiront tout de même avec 25 000€ pour le vainqueur du classement par points (maillot vert), 20 000€ pour le meilleur grimpeur (maillot à pois) et à nouveau 20 000€ pour le meilleur jeune (maillot blanc).

Martin Loret
Cabinet Wavestone
Observatoire du Sport Business

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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