L’Europe des traités est morte parce qu’elle a confié le destin des peuples a une Europe des institutions qui ne pouvaient être que des administrations, compliquées par les diversités culturelles des deux Europe géographiques et historiques, la Germanique et la Latine, sans responsabilité, ni pouvoirs politiques adaptés.
Pour expliquer cette inévitable agonie, il faut faire référence à un document de 2011, au cœur du tsunami financier qui a submergé l’économie occidentale. Le texte, en italique, a été produit par PRESAJE. Ces extraits rendent hommage à son vice président, Albert MERLIN, disparu il y a 2 ans.
1 – Le déclassement subi par la France, en 20 ans, face à l’Allemagne. Texte 2011.
L’Europe est passée, début 90, d’une coupure longitudinale, le rideau de fer et le mur de Berlin, à une coupure latitudinale le 45e parallèle. Dans l’ancien modèle les mauvais étaient à l’est, enfermés dans leur complexe Militaro – idéologique. Les bons étaient à l’ouest, ouverts au monde, avec leur modèle socialo-industriel, né de la communauté charbon acier.
En dix ans l’Est géopolitique a disparu. L’Allemagne a retrouvé sa puissance géographique. Pendant ces temps cruciaux la France, avec les meilleures intentions du monde, a solidifié les bases de son modèle socialo- hédoniste providentiel. Les Allemands lui ont tourné le dos en construisant leur modèle monétaire et industriel exportateur.
Pourquoi, alors, l’Europe politique n’est elle pas déjà morte ? La raison tient aux trois décisions prise, toutes favorables à l’Allemagne toutes défavorables à la France. Pour que ce couple franco- allemand, séparé de biens, pas encore de corps, se rabiboche, il faudra que soit l’Allemagne change, soit la France change.
a). La première décision a consisté pour les dirigeants français, en 1990, à regarder, passer le train de la réunification allemande.
b). La seconde décision a consisté, en 1992, à élaborer, dans le traité de Maastricht, un modèle d’inspiration germanique plus que latine, en souscrivant des engagements de déficit et d’endettement que la France serait incapable de tenir. C’était la mort de l’état providence.
c). La troisième décision a consisté à adopter l’Euro sans la Grande Bretagne. Elle a remis la France et son modèle providentiel entre les mains de l’Allemagne.
Depuis 20 ans l’Europe vit avec un grand malade, son vieux père, le modèle socialo- industriel né, pendant la guerre froide. Il a généré deux enfants aux caractères inconciliables, le modèle latin socialo-providentiel consommateur, le germanique monétaire et industriel producteur.
En 2017, la sortie de la grande crise occidentale apparaissant, les élections rénovatrices de 2017 poussent la France à se rapprocher de l’Allemagne pour sortir l’Europe des institutions des conséquences dramatiques de ses échecs. En créant l’Europe des adhésions. Vaste programme aurait dit le Général
2 – Les erreurs de jugements économiques sur l’évolution de la CHINE. Texte 2011.
Le premier Ministre chinois veut « rassurer » les Européens en affirmant à son premier client, l’Allemagne, que la Chine ne voulait pas racheter l’Europe. Ce qui peut aussi signifier, qu’elle attend qu’elle se vende elle-même.
En 2017. C’est fait pour une partie de l’économie française.
La pensée occidentale à considéré que, de l’instant où le monde, dit émergent, Chinois en tète, avait choisi le modèle de l’économie de marché, il avait ipso facto rejoint le modèle occidental construit sur le bien-être, la croissance et la démocratie, but suprême. C’est faux.
En 2017. C’est faux. La croissance chinoise prospère en occident sans être gênée, chez elle, par les contraintes de la démocratie et du bien être.
La pensée occidentale à considéré que l’Occident organisateur de la globalisation des échanges gérerait la répartition du travail entre les pays, en se gardant les fonctions « nobles », et en laissant partir les petits emplois chez les pauvres. Comme il l’avait fait au XIXe siècle avec les classes sociales non instruites prolétarisées invitées, par la bourgeoisie instruite, au développement du machinisme et de l’industrie. C’est faux.
En 2017. C’est faux. L’Occident partage son influence avec la CHINE, devenue un concurrent redoutable chez les pays pauvres.
3 – L’évolution de la crise américaine, le digital et le « Trumpisme » texte 2011
Les États-Unis sont confrontés à une triple difficulté interne qui exigera d’eux un traitement à long terme. Le vieillissement naturel de sa population financé par une épargne qui appelle des rendements élevés des capitaux nécessaires pour l’entretien d’une classe inactive. La dégradation de la santé physique des classes moyennes, par une obésité liée à un mercantilisme de consommation. La dégradation des infrastructures dont l’indispensable remise en état est empêchée par les blocages politico fiscaux.
L’administration fédérale a estimé que le modèle de capitalisme fordiste qui avait supporté le complexe militaro-industriel victorieux de la deuxième guerre mondiale et de la guerre froide, ne produisait pas assez de rentabilité pour traiter les trois difficultés du pays, pensions de retraite, santé, infrastructures. Les États-Unis, la réserve fédérale, ont remplacé ce modèle par le monétaro financier dérégulé reposant sur le capitalisme managérial, la share holder value des fonds de pension, la fair market value des prédateurs financiers. Ce qui avait été bon pour GM (General Motors) et l’Amérique ne l’était plus. Ce fut G. S.(Goldman Sachs) qui devint le modèle américain.
Une fois cet emballement dérégulé, incontrôlé, installé dans la vie économique, il était inévitable qu’après avoir buté sur l’insuffisante rentabilité du complexe Militaro industriel et du capitalisme fordiste, les États-Unis buteraient sur l’excès de cupidité du capitalisme managérial et du complexe monétaro financier. Face à la désindustrialisation du pays il a fallu changer le modèle pour celui de l’Allemagne, à la fois monétaire et industriel. Ce sera le retour vers un nouveau modèle de guerre froide qui aidera les Etas Unis à se rétablir.
En 2017 ces 3 phrases expliquent l’« l’America greatest » de D. Trump ». et son cout pour l’Europe occidentale déjà dominée par la digitalisation importée des US.
Conclusion
En 2017 la France se réveille, après avoir pris conscience de l’affaiblissement de son Etat Nation, face à celui de l’Allemagne, met les bouchées doubles pour l’inviter l’Allemagne à l’aider à faire son retard.
Cet article actualise le pourquoi de la mort de l’Europe des traités au moment de l’inversion des situations géopolitiques respectives de la France et de l’Allemagne.
L’une la France tente de se réunifier, en échappant aux blocages idéologiques et aux divisions partisanes héritées de la guerre froide, entre collectivistes et libéraux. L’autre, l’Allemagne, qui a retrouvé la toute puissance de son Etat Nation, cherche à se débarrasser des contraintes, imposées par la guerre froide, pour retrouver ses vieux démons réveillés par sa puissance reconquise.
Il ne s’agit plus du bonheur des Peuples, hélas, mais de la puissance des Nations dont la démesure a produit tant de catastrophes.
C’est ce que l’Angleterre à déjà compris, en quittant le continent.
C’est ce que les régionalistes séparatistes européens ont entrepris de combattre, à long terme, en morcelant, et en réduisant la puissance des États Nations.
Michel Rouger
Président fondateur
www.presaje.com
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