L’ordre économique occidental s’organise autour de trois ensembles :
- la Communauté Transatlantique,
- l’Union européenne et
- l’Union monétaire des pays membres de l’euro.
Trois ensembles qui entrent aujourd’hui dans une période de réajustement.
Les États-Unis ont 3 armes pour compenser le recul de leur leadership mondial : le droit, le dollar et le numérique. L’Europe des 28 plonge dans le trou noir du Brexit. Les pays de l’Euro luttent pour renforcer leur unité.
L’étude engagée sur ce thème prospectif, en 2011, par Jocelyn GUITTON, fonctionnaire français détaché auprès de la commission européenne, n’a pas fini d’occuper l’actualité. L’ouvrage a été publié chez BRUYLANT à Bruxelles, en juin 2012, dans la collection dirigée par Thomas CASSUTO, vice-président de l’Institut PRESAJE.
Les textes qu’il comporte pourraient intéresser les futurs négociateurs du BREXIT, d’autant qu’il a été préfacé par l’ancien ministre Michel BARNIER à l’époque commissaire européen au marché intérieur, et aux services, celui qui sera le négociateur des institutions européennes face aux représentants du Royaume-Uni.
Pour entrer dans le vif du sujet, 5 ans plus tard, il suffit de se reporter à cette préface. Elle comporte dans sa conclusion trois éléments essentiels à mettre en évidence :
« Cette nouvelle ambition d’une Europe qui s’affirme, innove et se donne les moyens de promouvoir ses valeurs et de défendre ses intérêts dans le monde, nous ne la réaliserons pas sans une gouvernance économique profondément renouvelée, qui nous permette de décider ensemble des grandes orientations comme des secteurs stratégiques dans lesquels investir de parler d’une seule voix ferme à ses partenaires commerciaux qui ont au moins autant besoin de nous que nous avons besoin d’eux, en face desquels nous devons apparaître unis, jamais divisés.
La réflexion proposée par Jocelyn Guitton, dans cet ouvrage, qui s’inscrit dans ce débat est utile pour revenir sur le chemin accompli depuis le déclenchement de la crise et nécessaire pour poser les bases du débat notamment en vue des prochaines élections européennes où chaque citoyen se prononcera sur l’avenir qu’il espère pour l’UNION. »
Pourquoi d’aussi pertinentes recommandations ont été suivies de tant de déceptions ?
Revenons aux 3 phrases soulignées de la conclusion de celui qui était, et est encore, le plus qualifié pour les avoir écrites. Elles concernent 3 niveaux superposés dans les engagements des peuples européens. A l’intérieur de la communauté occidentale transatlantique, à l’intérieur de l’Union Européenne, à l’intérieur de l’Europe monétaire.
Les commentaires qui suivent sont issus d’une étude engagée par PRESAJE, en 2011, lorsque l’Europe gérait, au jour le jour, les conséquences géopolitiques des crises de 2007- 2010. Les conclusions furent consacrées aux 3 niveaux, Occident, Union Européenne, Union monétaire tels que ci-dessus, elles ont été présentées, en 2012.
1° – Les grandes orientations et les secteurs stratégiques
Sur ce premier point, les grandes orientations et les secteurs stratégiques, il était clair, à l’époque, qu’après avoir perdu leur position unipolaire en 2008, les USA joueraient sur le retour de la guerre froide avec les Russes qui y avaient un intérêt propre, et qu’ils choisiraient, seuls, les orientations et les secteurs stratégiques du premier niveau, le transatlantique. Cette évolution géopolitique du rétablissement des USA, très défavorable aux alliés européens désireux d’autonomie, fut clairement expliquée.
C’est cette réalité, négligée en Europe, qui a conduit PRESAJE, en 2015, à jouer, le lanceur d’alertes, au cours du colloque d’Amboise et avec l’ouvrage « Le Droit européen et les entreprises planétaires » celles qui ont mis la main sur les secteurs stratégiques, chers à M. BARNIER, qui échappent dorénavant aux États de l’ Union Européenne.
Sans oublier l’exterritorialité des règles juridiques et fiscales du droit américain, les GAFA, le contrôle des réseaux sociaux, tous ces instruments qui ont mis les Européens out !
2° – Une parole ferme face aux partenaires commerciaux
Sur le second point, celui de la parole ferme face aux partenaires commerciaux, c’était hélas mission impossible, tant l’expression des trois principales voix du chœur communautaire à 28 étaient désaccordées, à raison de leurs politiques, de leurs déficits, de leurs chômages, bien visibles autant par les partenaires que par les concurrents.
Il a suffi de la circonstance géo politique des troubles religieux du monde musulman, des migrations dramatiques, et des guerres attisées par le retour de la guerre froide, pour que l’Union explose et perde tout espoir d’une parole ferme de ses membres déchirés.
3° – et l’Europe monétaire ?
Sur le troisième point, celui de l’Europe monétaire qui, encore moins que l’Europe communautaire, ne peut apparaitre divisée, rien n’est perdu. Heureusement !.
Tout se jouera au cours des 2 années de débats sur la procédure de séparation avec le Royaume uni. Certes les situations respectives de l’Allemagne et de la France, telles qu’évoquées dans la chronique suivante peuvent inquiéter, mais le négociateur français aura en mains tous les leviers du temps et de l’expérience.
Après qu’il a préfacé les réflexions de PRESAJE sur la gouvernance des actuelles Institutions Européennes, sous BARROSO II, le Ministre Michel BARNIER, reconstructeur potentiel des futures Institutions Européennes, pourra, à son tour, utiliser les très modestes réflexions de cette lettre comme préface à ses négociations.
Bon COURAGE et franche REUSSITE à lui, sous JUNKER !
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