L’empereur élu s’arroge soudain les pleins pouvoirs. Il décide, décrète, pratique une guerre sans arme tous azimut. Il noie ses opposants sous la masse de décisions structurelles. Il déconstruit.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire il n’innove pas, il emprunte : des sources et des précédents multiples allant de Pascal et sa table rase, à Hitler et sa guerre éclair, à Roosevelt et la reconstruction de l’Europe sous domination américaine, en passant par l’empereur autoproclamé lui aussi Joshua Norton.
A l’époque Joshua Norton habitant de San Francisco s’était autoproclamé Norton 1er, « empereur de ces Etats-Unis » puis protecteur du Mexique, le 17 septembre 1859, par un simple avis dans la presse locale.
Trump emprunte à ce dernier une certaine méthode, le décret, celui qui dissout ce qu’il estime ne pas être efficient. Norton 1er avait ainsi dissous le Congrès estimant qu’il n’avait pas besoin de législature. Puis s’était attaqué aux fonctionnaires du Congrès demandant à l’armée de les destituer. Il avait aussi aboli les partis afin d’apaiser les tensions et querelles entre les différents membres.
À l’ère de Trump
C’est une pluie de décrets qui administre. Des décisions concernant tout et tous qu’il s’agisse de politique intérieure ou extérieure. Comme si le monde lui appartenait, nous sommes tous ses administrés directs et nous subissons sa méthode radicale, difficile à contrer.
Qu’il s’agisse d’accords commerciaux, de droits de douane, de la propriété d’un pays ou la dénomination d’un Golfe, il décrète, exécute.
Tout, depuis les déplacements massifs sous contrainte de populations non grata vers leurs pays d’origine, aux arrêts de financements nationaux et internationaux, tout semble se dérouler sans lien avec la base électorale de ce président. Ni ses grands électeurs, ni les soutiens financiers auxquels il devait allégeance ne sont consultés. Il a obtenu le pouvoir. Il l’exerce.
Dans un pays où chaque État tient fermement à ses prérogatives, on découvre le rôle primordial des structures fédérales. Ce lien économique et social vital auquel les Etats sont incapables de se substituer. On découvre l’ampleur de l’implication des structures financées par le collectif étatique redistribuées sur l’ensemble du territoire. Ce sont les besoins fondamentaux des populations qui sont ainsi touchés. L’éducation et la santé sont en première ligne. Mais ce sont aussi les programmes de sécurité, de recherche, de la NASA à la recherche nucléaire, le démantèlement semble engagé.
Au-delà d’un simple arrêt de l’implication de l’Etat Fédéral, c’est un questionnement sur l’objet même de la Fédération et de ses fonctions qui se pose.
Trump déconstruit il la fédération qu’il ne veut plus financer tout comme Gorbatchev avait accepté la fin de la Fédération de Russie devant l’incapacité à faire évoluer cette structure disparate devenue trop lourde économiquement.
Dans le même temps sa volonté d’intervenir sur la propriété des ressources des territoires (en Ukraine ou dans le Groenland) et l’appropriation programmée au profit des Etats-Unis, n’est-elle qu’une simple appropriation au profit de groupe privés basés aux Etats-Unis.
Il suivrait alors une fois encore l’exemple Russe contemporain d’accroissement de la zone d’influence destinée au contrôle des ressources dans un pays ou les richesses s’épuisent.
Mais une question, reste en suspens, à qui toute cette gesticulation profite-t-elle ?
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