Le titre de cette chronique comporte les mots que la foule amassée le 19 juin 2022 devant le palais de l’Élysée à Paris si la France était restée un royaume.
Cela mérite quelques explications.
En priorité pour le plus proche des royaumes fréquentés, vice et versa, par les Frenchies qui n’ont que la Manche à traverser, souvent dans l’histoire s’y réfugier, pour rejoindre les vergers du Royaume-Uni.
Mon ami David Curry, ancien ministre de sa gracieuse majesté britannique lors de la fin du vingtième siècle, me permet, en évoquant son verger, de franchir le Channel pour y transporter les commentaires que je dédie sur ce que nous appelons, à l’excès, en France, un séisme qui conduit vers un drame.
David a toujours parlé de son verger avec enthousiasme, comme de son potager. Je les connais bien l’un et l’autre. Il est fondé à le faire grâce à la qualité qu’il a su leur donner à l’un et à l’autre grâce à son travail.
Lui ayant fait partager la vie d’un de mes amis français ministre parlementaire dans une circonscription à population identique, comportant quinze fois plus de communes et de monuments aux morts à visiter j’ai pu vérifier où était la différence en matière de vergers.
Chez David, les phénomènes de la pollinisation de l’actuel printemps apportent leur trouble. Il les explique et les commente dans sa lettre 131 plaignants de la pollinisation qui progresse par bouffées printanières.
Il a raison, car il me permet de commenter le printemps français et ses bouffées de politisation
Plusieurs proches amis ou parents, résidant et travaillant dans plusieurs pays, y compris la Grande Bretagne, sont en train d’installer un « institut de la renaissance de la démocratie et de la citoyenneté », au sein d’une Europe qui rassemble des pays et des peuples qui guerroie entre eux depuis des millénaires.
Cette Europe vient d’en remettre une couche le 24 février 2022.
Ces chercheurs, souvent formés dans les hautes écoles, praticiens de l’économie mondialisée et de l’évolution de la géopolitique mondiale, connaissent la réalité citoyenne et démocratique française.
Les Français laissent aux Britanniques la disposition des caractéristiques du flegmatique, aux Britanniques comme aux autres peuples européens les tendances qui leur sont propres.
En politique, surtout en démocratie, l’éloquence tribunitienne du français peut le conduire à certains excès que récemment le politique spectacle à utiliser et développer.
L’Image du meilleur et du plus érudit des tribuns français, qui, pour défendre sa cause, hurle avec violence « la république c’est moi » dans le nez d’un juge, collé le long d’une porte, est dans tous les esprits. Elle ne signifie pas pour autant que la France se prépare à de nouvelles journées révolutionnaires telles quelles figurent dans les livres d’histoire au 19ème, 20ème voir 21ème siècles. Mais le risque est et reste latent au pays de Cyrano de Bergerac.
Il est d’autant plus latent que personne dans l’électorat ne maîtrise l’abstentionnisme.
Faire participer l’électeur aux votes collectifs est devenu une gageure dans un pays où les dirigeants centraux manifestent une grande indifférence à l’égard de leur peuple, sauf par le verbe et l’image.
Les conséquences de cette situation sur les élections législatives du 19 mai 2022 étaient prévisibles.
J’ai produit en juin 2021 sur la perspective de ces législatives une analyse qui prévoyait leurs résultats.
Les votes blancs et nuls ajoutés à l’abstention sont comme prévu devenus la première force politique absente de l’assemblée nationale.
Si l’électeur s’est abstenu de s’intéresser au mouvement politique, les partis politiques se sont abstenus de s’intéresser à ce qui était prédit.
Cette insouciance assez naturelle chez l’électeur français aggrave les situations crées par le goût de l’affrontement et l’insouciance dans l’expression des suffrages.
Bien au-delà du cours naturel des latins pour les effets de tribus, telles que relaté plus haut, celui de l’affrontement marque les structures et les comportements des mouvements politiques français.
Siècle après siècle, deux fronts naissent et renaissent : le national et le populaire.
Au vingtième siècle, une fois débarrassés du nationalisme et du populaire, lesquels, l’un et l’autre avait trahi avec le mariage à l’État les héritiers du marxisme et ceux du gaullisme, François Mitterrand et Jacques Chirac ont réussi à faire fonctionner pendant plus de 30ans une république a en dyarchie qui a été renvoyée aux oubliettes par « Emmanuel 1 », qui a bénéficié dans sa 1ère élection de l’abandon de poste de son prédécesseur.
Est-ce que le goût de l’affrontement dans le pays a été pour autant apaisé ? Loin de là.
Lorsqu’« Emmanuel 2 » a réussi à succéder sans difficulté à « Emmanuel 1 » toutes les forces liées aux besoins affrontements des Français se sont retrouvées conjuguées lors du scrutin législatif en juin 2022.
Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour prédire comment « Emmanuel 2 » perdrait les élections législatives résultant du séisme de la politique spectacle qui vient de se produire.
Aujourd’hui, 1er juillet 2022 personne ne sait vraiment comment s’en sortir !
Ayant prédit dès 2019 ce qui se préparait, 2 principaux scénarios sont envisageables.
- Le 1er, possible, consisterait à crier dans les rues de Paris « Vive Emmanuel 2 » et de le voir recopier « Emmanuel 1 ». Je n’y crois pas car l’organisation géopolitique mondiale est en train de changer de nature.
Peut-être l’accélération des travaux des chercheurs de l’institut de la renaissance démocratique et citoyenne aideront à faire la clarté.
- 2ème scénario. C’est celui auquel je pense depuis plusieurs années. Il est construit sur la transformation régulière de la géopolitique européenne et probablement la perte d’influence des États-Unis sur la construction onusienne issue de la guerre froide.
Dans cette hypothèse, plausible, le goût français de l’affrontement pourrait conduire vers l’équivalent de ce que fut l’affrontement sanglant entre les forces populaires de la Commune et le Front Nationaliste Versaillais.
Certes la 6ème République pourrait naître de ces affrontements apaisés mais à quel prix !
La France entrerait alors dans la période d’excès qui accompagnerait les temps de la soumission ou de la démission.
La démission d’ « Emmanuel 2 » dans ce scénario, pourrait apaiser les Français après qu’il eut écrasé la révolte, comme en 1871.
J’espère simplement que les hommes politiques vont enfin se réveiller avec vous sans le concours de la mer avec le risque de voir plonger notre société dans les horreurs que j’ai vécues enfant entre 1934 à l’école maternelle et 1949 avec le mur de Berlin.
Je commence à croiser les doigts.
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