Le week-end des 22 et 23 juin, le sport olympique reprenait le flambeau de la musique, et faisait lui aussi sa fête. La Journée Olympique – Fête du Sport rentre dans le plan du CNOSF et vise à réveiller la flamme qui sommeille chez les Français, à cinq ans des Jeux de Paris 2024.
Athlètes, collectivités territoriales, fédérations sportives. Tous les acteurs se mettent au diapason dans le sillage des CNOSF et COJOP, pour générer un engouement populaire essentiel au bon déroulement des Jeux de Paris 2024.
Journée olympique : curiosité et engouement populaire
Plutôt que de s’adonner à des sondages récurrents qui auraient pour but de démontrer l’engouement du peuple français pour Paris 2024, le COJOP préfère agir directement sur le terrain. Dans tous les cas, comme le signifiait l’expert Armand de Rendinger, “les opposants, en nombre ou pas, se font plus entendre que ceux qui se disent favorables à leur déroulement en France”. Mieux vaut-il se concentrer sur les avancées des travaux et convaincre par la présence du mouvement olympique au plus près des Français.
Sur la voie de Paris 2024, tout est fait pour que les athlètes français participent le plus possible au projet. Dans cette optique, cinq figures sportives (Marie-José Pérec, Guy Forget, Martin Fourcade, Sarah Ourahmoune et Nantenin Keïta) siègent au conseil d’administration du COJOP et font partie intégrante du cercle décisionnel. “Le but est que le sportif soit au coeur de l’événement, dans l’organisation et dans les prises de décision, résume la championne paralympique du 400m. Ces Jeux de Paris 2024 reposent sur la mobilisation de tous les athlètes.” Mais ces derniers sont aussi sollicités pour aller au contact de leurs admirateurs et fédérer autour de l’olympisme.
A l’initiative du Comité International Olympique (CIO), le sport olympique est mis à l’honneur dans le monde entier chaque 23 juin.
Depuis 1978, la Charte olympique préconise aux CNO d’organiser “régulièrement (si possible chaque année) une journée olympique destinée à promouvoir le mouvement olympique”.
Pour Nantenin Keïta, cette journée, “c’est avant tout partager les valeurs olympiques avec le public et avec les autres sportifs : les émotions, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi et surtout le plaisir”. Les athlètes répondent à l’appel du Comité olympique pour venir promouvoir leur discipline, mais avant tout le sport en général. Chacun y va de sa démonstration dans son sport de prédilection, puis se prête au jeu de l’initiation à d’autres sports.
Comme l’explique la basketteuse Isabelle Yacoubou “En tant qu’ancien, on a ce devoir d’inciter à la pratique. D’autant plus que l’engouement se crée et se concrétise vite autour d’une performance.” En effet, le nombre de licenciés à la Fédération française de basket-ball connaît une hausse canon (+50%) depuis la médaille d’argent olympique décrochée par les filles aux JO 2012 de Londres. “C’est aussi pour ça qu’on fait notre métier. Pour l’héritage qu’on laisse et l’accompagnement qu’on peut apporter aux gens qui s’intéressent à notre discipline.” nous explique la championne d’Europe 2009 et vice-championne olympique 2012.
Les organisateurs se sont réjouis de voir près de 300.000 curieux participer à la manifestation, rien que sur le site parisien de la Concorde. Un succès qui semble confirmer l’ambition qu’a Tony Estanguet, président du COJOP : rapprocher les Français du sport et des athlètes.
Terre de Jeux 2024
Pour marquer le coup, le Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques s’est lancé dans l’inédit. Cette fois-ci, la Journée olympique ne se limitera pas qu’aux environs de la ville organisatrice. Avec son programme “Terre de Jeux 2024”, l’organisation inclut les collectivités territoriales au mouvement pour fédérer les Français, quelle que soit leur localisation au moment de la Journée olympique.
Les collectivités qui veulent rejoindre l’initiative, qui continue au-delà de la simple journée olympique, présentent leurs projets et candidatent pour obtenir le label “Terre de Jeux 2024”. Paris 2024 affiche régulièrement sa volonté de changer des vies grâce au sport, et dans cette logique souhaite faire découvrir et fidéliser les citoyens à la pratique sportive.
En effet, la France aurait pu ralentir la cadence après l’officialisation de Paris 2024. Mais l’Agenda olympique est constitué d’obligations, notamment celle de la mobilisation du public.
Pour remplir cet objectif, Paris 2024 a fait preuve d’innovation en devenant les premiers jeux de l’histoire olympique à être ouverts au public. De nombreux chanceux auront l’opportunité de vivre les Jeux comme des sportifs. Ils participeront au Marathon Grand Public, dont les premiers dossards étaient distribués ce 23 juin, lors du “Run 2024m” autour de la Place de la Concorde. La Fédération française d’Athlétisme, co-organisatrice, a remis 22 dossards qualificatifs dans les 11 autres villes de France concernées par cette course.
Sport en France : visibilité et aide au développement
Puis le CNOSF décide d’aller plus loin que des actions sur le terrain et tend à s’implanter jusque dans le quotidien des Français. En mai dernier, la chaîne Sport en France a fait son apparition chez plusieurs opérateurs, Orange (canal 174) et Bouygues (canal 192) en tête. Bien qu’elle soit reléguée très loin de la TNT, cette chaîne permettra au comité national olympique de mettre en avant des sports peu médiatisés, mais qui rassemblent plusieurs milliers de licenciés en France.
Peu de chances donc, de trouver du football ou du basket-ball sur Sport en France. Mais par exemple, plus de tennis de table, de squash, de tir à l’arc ou encore de hockey sur gazon, discipline olympique à laquelle “on n’a jamais donné la chance de pouvoir [émerger]” regrettait Denis Masseglia, président du CNOSF, dans 20 Minutes. Le programme sera partagé entre la retransmission en direct ou différé de compétitions; des reportages et documentaires pour mieux connaître sports et athlètes; des émissions en plateau abordant divers sujets, de la gouvernance du sport à l’arbitrage…
Les Jeux Olympiques, au-delà du sport, représentent un accélérateur de développement.
A Paris, l’un des principaux enjeux sera l’accessibilité à toutes les personnes, qui reste aujourd’hui un “point noir”. Car les aménagements réalisés doivent perdurer après l’événement. Tel est ce qui compte réellement.
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