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La bulle Musk-Trump

Ils sont dans une bulle. Une Bulle faite de certitudes quant à leurs actions et aux perspectives attendues. Or la bulle pourrait éclater. Si l’on en croit la réaction des marchés, ce ne sont pas uniquement les prises de position géostratégiques internationales de Trump qui sont en cause. C’est bien l’ensemble des décisions prises depuis le 25 janvier qui mettent les marchés en émoi.

Des mesures intérieures drastiques

Dès son arrivée, Trump a signé un nombre impressionnant de décrets. Sa recette, frapper vite et fort en politique intérieure et extérieure.

Les coupes budgétaires tous azimuts, touchant notamment l’aide médicale, le domaine de l’éducation, de la santé et de la recherche touchent au fonctionnement même des services publics dont dépendent tous les américains, utilisateurs ou salariés de ces secteurs.

Et les exemples de cette approche brutale se multiplient : suppressions massives de postes fédéraux dans toutes les administrations, offensive anti-immigration, remise en question du droit d’asile et retour aux frontières de toutes les populations en attente de régularisation ont marqué ces premières semaines. Quelques semaines qui ont déjà déstabilisé tout un pan de l’économie, sans proposer d’alternatives. Face aux questions des journalistes Trump évoque sans sourciller qu’il pourrait y avoir « des moments difficiles ».

La voix de BlackRock

BlackRock par la voix de son CEO Larry Fink a fait part de ses inquiétudes lors de la conférence CERAWeek organisée par S&P Global le 10 mars à Houston.

Or c’est une voix qui compte dans les milieux économiques et financiers. Ce fond d’investissement est l’un des plus influents, avec plus de 9 000 milliards de dollars d’actifs. Il est actionnaire d’une société sur 5 aux États-Unis et gère les pensions de retraite de plus de 35 millions d’Américains, soit près de 10% de la population. Larry Fink s’inquiète, de façon pragmatique, des conséquences des choix de la nouvelle administration Trump/Musk. Il pointe entre autres les effets de la déportation massive de travailleurs.

« Allons-nous avoir assez de travailleurs pour les récoltes ?, 70% des travailleurs dans l’agriculture ne sont pas nés aux États-Unis »… « 40% des employés dans le secteur du bâtiment ne sont pas nés aux États-Unis» «  Va-t-on avoir suffisamment de travailleurs. » « Nous voulons investir dans les data-center, mais nous allons manquer des électriciens dont nous avons besoin… ». Il insiste sur les effets négatifs immédiats des différentes mesures prises. Par ailleurs il estime que ces politiques vont aussi attiser l’inflation, avec une augmentation significative des coûts durant les 6 à 9 prochains mois.

Les effets de la guerre

Larry Fink avait déjà annoncé les revirements économiques et leurs impacts sur les entreprises. En mars 2022 il écrivait dans sa lettre annuelle aux actionnaires : « La guerre en Ukraine a mis fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies ». « L’agression de la Russie en Ukraine et son découplage ultérieur de l’économie mondiale vont inciter les entreprises et les gouvernements entiers à réévaluer leurs dépendances et à réanalyser leurs empreintes de fabrication et d’assemblage, ce que le Covid avait déjà beaucoup incité à faire. »

La guerre en Ukraine peut en effet conduire « les entreprises à développer une plus grande partie de leurs opérations onshore ou nearshore entraînant un retrait plus rapide de certains pays ».

La perte sur certaines valeurs depuis deux mois est significative. 2,150 milliards cumulés au 1er janvier pour Tesla, Apple, Google, Microsoft, Nvidia, Amazon et Méta. Alors que dans le même temps la valorisation du chinois Alibaba grimpe de 50% depuis le mois de janvier 2025. Dans le même temps le déficit commercial des États-Unis est en forte hausse de 131,4 milliards contre 98,1 milliards en décembre 2024 en raison d’une hausse des importations de plus 10% avec une forte importation de métaux, peut-être liées aux surtaxes douanières attendues.

Il s’écrit que Trump reste sourd aux évolutions du marché car il privilégie des objectifs à long terme. Mais pourra t’il résister à ceux qui sont les véritables rouages économiques de cette partie de l’Amérique, financiers et main d’oeuvre.

 

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