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L’employabilité, une urgence nationale et européenne

Pour résoudre le chômage présent à venir

A l’heure où nous sommes à l’aube d’une énième réforme de l’assurance chômage et de ses durées d’indemnisation et en pleine campagne des législatives, il est grand temps de remettre le chantier de l’employabilité au centre des débats.

Pour toutes les personnes qui ne sont pas des spécialistes des ressources humaines, l’employabilité c’est quoi ? Deux définitions qui expliquent l’importance de ce mot.

Pour l’Organisation internationale du travail (OIT), l’employabilité est « l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de la vie professionnelle ».

Le Ministère français chargé de l’emploi a souhaité détailler la définition de l’OIT, l’employabilité est « la capacité d’évoluer de façon autonome à l’intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l’emploi, le potentiel qu’on a en soi… L’employabilité dépend des connaissances, des qualifications et des comportements qu’on a, de la façon dont on s’en sert et dont on les présente à l’employeur ».

En résumé, c’est la capacité de chacun d’avoir un travail.

On comprend l’importance aujourd’hui et l’enjeux d’investir dans l’employabilité pour permettre un retour à l’emploi rapide des personnes et réduire l’impact sur les demandeurs d’emploi de la réduction des droits aux allocations chômages pour des raisons comptables claires prévues par le gouvernement.

Pourquoi une urgence nationale ?

Les lois se sont succédées pour favoriser la gestion des compétences et de l’employabilité dans les entreprises, la loi Borloo (2005) puis celle de la loi Rebsamen (2015) et enfin les ordonnances Macron ont institué et fait évoluer la Gestion Prévisionnelle des Emplois et de Compétences (GPEC) vers la Gestion des Emplois et Parcours Professionnels (GEPP) pour les entreprises de plus de 300 salariés. Mais ces lois sont peu contraignantes et laissent des millions de salariés en dehors de la démarche.

Ces lois, associé à un contexte de l’emploi favorable, on certainement permis la baisse importante des demandeurs d’emploi depuis 2017 (-30%) à 7,5 % de la population (pour la catégorie demandeur d’emploi en taux plein). Mais les chiffres ne suffisent pas, il est nécessaire d’apporter un accompagnement de multiplier les initiatives, de les faire connaitre,  pour qu’elle se concrétisent par des résultats et des emplois. Le CDI d’employabilité dont l’expérimentation a été reconduite en janvier est un premier pas.

Le monde change et deux phénomènes de grandes ampleurs sont devant nous.

Générationnel

L’augmentation du nombre de sénior (+ de 50 ans) dont l’employabilité est le meilleur moyen d’assurer le maintien dans l’emploi de cette catégorie d’âge jusqu’à l’âge de la retraite. L’employabilité et surtout est aussi cruciale pour maintenir l’équilibre des comptes, que se soit du chômage ou des retraites. Certaines entreprises se sont déjà mobilisées autour d’une Chartes pour l’emploi des séniors, mais les syndicats sont à la traine et l’Etat absent, du moins en ressenti.

L’accès toujours difficile, pour les moins de 25 ans au monde du travail, du fait notamment de leur faible employabilité, et qui doivent multiplier les stages avant une entrée définitive dans la vie active. Et ce malgré de nombreuses initiatives ces dernières années, comme notamment la relance de l’apprentissage ou le plan 1 jeune une solution initié en 2020.

Technologique – Intelligence Artificielle générative (IAG)

L’arrivée des IA génératives dans les métiers du service va accélérer le transfert des postes à faible valeur ajoutée vers des systèmes informatisés. Les personnes qui occupaient ses postes devront s’adapter vers de nouvelles fonctions qui vont se développer, soit autour de l’IA ou vers d’autres métiers. L’urgence d’employabilité pour ces catégories de salariés vont vite se faire sentir et doit être anticipée si nous ne voulons pas voir déferler les personnes concernées vers pôle emploi.

Les employeurs auront aussi beaucoup à faire, répondre à cette nouvelle course à la productivité et à la performance que permette et surtout vont permettre les IA, gérer les mutations managériales et d’organisation à mettre en œuvre.

Les syndicats et l’Etat devront aussi se positionner face aux conséquences sociales et économiques de cette nouvelle disruption.

Il y a urgence !

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