On ne pouvait pas terminer ce dossier d’articles, sans évoquer les festivals, qui ont été et sont parmis les principaux impactés par les consignes sanitaires liées à la pandémie du Coronavirus. Même si certains petits festivals pourront peut-être avoir lieu dans la deuxième partie de l’été, les principaux festivals sont purement et simplement supprimés pour 2020.
Economie et chiffres clés
L’ensemble des festivals représentent pourtant une part importante de notre activité culturelle en France. Les 100 plus importants (jauge à plus de 15000 personnes) ont accueilli plus de 7.500.000 festivaliers, soit 12,5% de la population Française.
Avec 16 évènements, la Bretagne est une région largement mise à l’honneur dans ce domaine. La création de ces derniers ne manque guère vue que l’on compte pas moins de 15 nouveaux nés l’année précédente, mais aussi 14 qui se sont arrêtés. Le nombre total des festivaliers est en constante hausse avec une croissance de 5%, entre 2019 et 2018. Il y a une forte course à la taille afin de garantir la rentabilité, à tel point que les 39 plus gros festivals représentent à eux seuls 75% des spectateurs. (source touslesfestivals.com).
Sur le plan économique, l’année 2020 sera catastrophique avec un manque à gagner pour les festivals de musique de 1,7 à 3,8 Mds d’euros.
Et la plupart, s’ils n’ont de couverture pandémique, ne pourront être indemnisés par leurs assureurs. C’est toute une filière qui se retrouve à l’arrêt. (source lefigaro.fr annulation des festivals : « jusqu’à 5,8 milliards d’euros de perte économique »)
Personne, bien évidemment ne pouvait imaginer cette année noire.
Combien des 2640 festivals musicaux organisés chaque été en France vont pouvoir avoir lieu en 2021 ? Personne ne le sait aujourd’hui vraiment.
Ce modèle qui était déjà fragile car souvent lié aux aléas climatiques doit être ré-inventé de toute urgence ! … ( source lesechos.fr festivals un modèle à ré-inventé)
Festivals et Numérique
Comme on ne cesse de le constater le numérique bouleverse les codes dans bien des professions, mais pour celles de la culture elle est porteuse de création et voir même d’ambitions, pourquoi les festivals n’en profiteraient pas non plus ?
Bien au contraire plusieurs festivals numérique commencent à voir le jour, ladn.eu daté du 13 septembre 2018, nous en avait proposé cinq l’année dernière, Les arts Tech et innovations que se sont déroulés en octobre de cette même année à Arles, les semaines des cultures étrangères qui se tenait cette fois à Paris du 21 au 30 septembre, Apprendre à coder toujours à Paris du 12 au 16 novembre, Scopiton qui rassemble les aficionados des arts digital et numérique du 19 au 23 septembre le lieu Nantes, doté cette fois d’un festival basé sur le digital détox appelé le Sarcus Festival qui se déroulait le 28 jusqu’au 30 septembre à 30 minutes de Tours …
Face au Covid19, certain festival ont choisi le numérique pour continuer à exister.
les exemples sont multiples : Le printemps de Bourges crée le Printemps Imaginaire, We love Green a réalisé son Festival digital, Le festival d’Aix en Provence participe à la scène numérique ….
Bref le numérique permet une fois encore plus de démocratiser les innovations créatrices, et cela ne va pas s’arrêter car la crise du Coronavirus est passé par là et va sans doute permettre l’émergence de nouveaux moyens de partager sa création (Réseaux sociaux, site web perso, plateformes d’entertainement comme Twitch …), et pourquoi de voir naitre des micros-festivals online à suivre depuis son salon ou sa maison ?
Conclusion et Prospective
Les festivals, qui avaient le vent en poupe, et qui étaient dans la course au gigantisme devront se reconstruire pour de nouveau exister pour leurs grands retours en 2021, peut être avec des ambitions plus modestes.
Pendant cette période si particulière, le numérique, sans remplacer les sensations ressenties devant les scènes, aura permis de maintenir les liens entre les festivals et leurs spectateurs.
Mais toute crise porte aussi son lot d’opportunités en particulier pour les plus créatifs. D’autres type de festivals, d’autre prestations, vont certainement émerger. Et pourquoi pas favoriser la naissance de jeunes talents artistique au niveau de la musique comme cela s’est vu durant le confinement.
Clémence de Lambert
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